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Le Maroc mise sur 113.000 moutons européens pour combler le déficit du cheptel national

Par Lesinfos -le

Le Maroc mise sur 113.000 moutons européens pour combler le déficit du cheptel national
En début de cette année, le Maroc a massivement augmenté ses importations de moutons vivants en provenance d'Europe, absorbant à lui seul plus des trois quarts des exportations du continent. Une dépendance accrue qui interroge alors que l'offre locale reste sous pression.

Entre janvier et février 2025, le Royaume a importé 113 000 têtes ovines en provenance d'Europe, selon un bulletin de la Commission européenne. Ce volume représente plus de 78 % des exportations totales d'ovins vivants sur le continent, évaluées à 144 000 têtes.

 

Cette forte progression marocaine a contribué à une hausse de 16 % des exportations européennes d'ovins par rapport à 2024. Le Maroc devient ainsi un marché central pour les éleveurs européens, en particulier espagnols, dont la dépendance au marché marocain se renforce.

 

Chute des importations pour abattage

 

Dans le même temps, les importations marocaines de moutons destinés à l'abattage ont chuté de 70 %. Cette baisse est liée à la décision royale d'annuler la célébration de l'Aïd al-Adha en 2025. Conséquence directe : la demande pour ce type de bétail s'est effondrée, perturbant la chaîne d'approvisionnement transfrontalière.

 

Les éleveurs espagnols, qui comptaient sur le pic saisonnier de l'été, se retrouvent avec des stocks invendus. Les prix s'en ressentent, amorçant une baisse qui inquiète les producteurs.

 

Une dépendance structurelle qui s'aggrave

 

Cette dynamique confirme la vulnérabilité croissante du secteur ovin marocain. En 2024, le Royaume avait déjà importé près de 906 000 têtes, soit le double du volume de l'année précédente. La facture avait dépassé les 1,3 milliard de dirhams pour les seuls ovins, sur un total de 4,8 milliards pour l'ensemble du bétail vivant.

 

La sécheresse, la hausse des prix des aliments pour bétail et la faiblesse du cheptel national continuent de peser sur l'offre locale. Le gouvernement tente d'y répondre avec un plan de reconstitution du cheptel, mobilisant 6,2 milliards de dirhams sur deux ans, dont une part sous forme de subventions aux éleveurs.

 

Reste à voir si cette stratégie suffira à réduire la dépendance aux importations, alors que la demande nationale reste élevée et les aléas climatiques persistent.


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